On parle d'humusation !
31/08/2022 |
Compost
Par Fabien Puzenat de l’association “Humo Sapiens, pour une mort régénérative”
Ces dernières années, différentes pratiques ont fleuri sous la bannière du compostage humain. Que leur mise en œuvre soit à même le sol (humusation, à l'étude en Belgique), hors-sol (Natural Organic Reduction, légale dans trois États des États-Unis) ou bien sous le sol (Enhanced Natural Burial (ENB), réalisée à Herland Forest), ces nouveaux modes de sépulture s’appuient sur un processus aérobie permettant une humification du corps humain. Quel que soit le niveau d'infrastructure requis, toutes ces techniques affichent une empreinte écologique moins élevée que l'enterrement ou la crémation, seuls modes de sépulture légaux en France à ce jour.
Il est probable que l'ENB - qui se rapproche davantage de l'enterrement classique et pourrait s'appeler éco-inhumation - soit plus facilement et plus rapidement acceptée par le législateur. Elle consiste à creuser une cavité à 1m maximum de profondeur, poser le corps du défunt dans son linceul sur un lit de 400L de broyat, recouvrir à nouveau de 400L de broyat, ajouter 15cm de terre puis une dernière couche de broyat pour limiter l'évaporation et arriver ainsi au niveau du sol initial. Des tubes verticaux perforés sont censés permettre une ventilation passive de l'ensemble.
En France, les modes de sépulture par humification nécessitent l'abrogation du cercueil obligatoire. Un sondage à l'échelle nationale permettra prochainement de mieux connaître les représentations et les demandes de nos concitoyens vis-à-vis de ces innovations. Une chose est certaine, les opérateurs privés des pompes funèbres n'ont pas intérêt à ce que le cercueil puisse disparaître car il constitue leur marge principale.