Éclairage sur l’étude Ademe “SYSPROX” (juin 2023) : Évaluation des différents systèmes de traitement de proximité des biodéchets
24/05/2024 |
Ademe
Biodéchets
Dans le cadre de la loi AGEC imposant la généralisation du tri à la source des biodéchets au 31 décembre 2023, l'ADEME a publié en juin 2023
une
étude comparative des différents systèmes de gestion de proximité des biodéchets disponibles sur le marché, afin de mieux comprendre leur procédés et déterminer la valeur agronomique des matières produites.
Cette étude comparative permet d’éclairer les organismes privés et publics sur les différents systèmes de traitement in situ des biodéchets,
non pas sur les capacités de traitement (quantités)
mais sur la conformité réglementaire des procédés de traitement et sur la qualité des produits obtenus.
Systèmes étudiés
6 systèmes de traitement in-situ des biodéchets disponibles sur le marché ont donc été comparés, ainsi que leurs produits sortants respectifs :
• le bac (ou “composteur”),
• le composteur rotatif,
• le lombricomposteur,
• le seau bokashi,
• le « digesteur »,
• le déshydrateur.
Les systèmes ont été démarrés avec un certain volume de
déchets de cuisine et de table (issus d'une collecte en porte à porte des ménages et assimilés, déconditionnés manuellement pour les besoins de l’étude) mélangés ou pas (selon les préconisations des fournisseurs) avec des co-substrats de type :
• broyat de déchets d'espaces verts pour le compostage en bac,
• granulés de bois pour le compostage rotatif et le lombricompostage,
• son de céréales pour le bokashi et le digesteur
(avec test supplémentaire sur l’impact des micro-organismes inoculés dans le son)
Les résultats montrent que
les systèmes génèrent assez peu de nuisances lorsque les règles d'utilisation sont bien respectées. Ces nuisances sont limitées à des coulures, quelques odeurs ou la présence de moucherons.
Les qualités agronomiques des produits finaux diffèrent selon les systèmes. Elles sont liées à la température et la durée de chaque procédé, à la nature et à la quantité des co-substrats utilisés :
• Seuls le
compostage et le lombricompostage permettent d’obtenir un
amendement stable.
• Le
compostage rotatif et l'électro-compostage nécessitent une phase de maturation pour obtenir un amendement stable.
• Les
digesteurs permettent, grâce à l’apport d’un co-substrat carboné, d’obtenir un produit dont les caractéristiques sont celles d’un
compost non mature.
• Les
déshydrateurs permettent d'obtenir une
matière organique asséchée mais non transformée.
• Le
bokashi permet de stocker la matière organique sur une durée longue, sans nuisance olfactive. Le produit organique obtenu est une
matière organique acide, peu transformée.
Attention : l’épandage ou l’enfouissement de DCT bruts ou de produits issus des procédés du lombricompostage, du bokashi ou des traitements thermiques (digesteur et déshydrateur) ne sont actuellement pas autorisés par la réglementation. Ce type de gestion des biodéchets est strictement limité aux particuliers pour usage domestique.
Conclusion
Les procédés de traitement de proximité facilitent la gestion des biodéchets avec peu de nuisances, à condition de respecter les préconisations d’utilisation.
Les procédés de type compostage, compostage rotatif, électro-compostage et lombricompostage permettent la production d’une matière organique mature utilisable comme du compost (via une maturation complémentaire pour le compostage rotatif et l’électro-compostage).
Les procédés de traitements thermiques produisent une matière organique peu mature mais stabilisée par la déshydratation.
Seul le système “composteur” (en bac ou en tas) répond aujourd'hui aux règles du compostage de proximité (Arrêté du 9 avril 2018).
Ressources
Se rendre sur le
site dédié de l’ADEME
Télécharger l’étude complète :
version PDF (54 pages)
Télécharger la synthèse :
version PDF (24 pages)